Le village des potiers
19 juillet 2010 Le village des potiers
Sabai dee
Il est possible de se balader sur le Mékong. Quotidiennement des laotiens traversent ce grand fleuve de couleur terre doté d'un courant impressionnant. Il est possible de visiter plusieurs endroits dénudés de touristes. Ce matin j'ai cherché au plus offrant pour traverser le fleuve. Les navettes font toutes le même prix pour les étrangers : 5000 kips alors que les laotiens n'en paient que 2000 kips.
Il ya deux sortes de navettes : des bateaux très fins et longs ,des pirogues , puis des barges qui permettent de transporter des véhicules et des humains.

Le courant est tellement fort que les barges se déplacent en crabe, quant aux petits pointus ils se déplacent en amont ou en aval, au moment d'accoster ils ont une technique de dérapage sur une longue distance tel que l'on ferait à ski. Il y a comme un pas de patineur qui s'amorce pour venir accoster.
Comme dans un ballet, parfois plusieurs pirogues, les unes derrière les autres chassent l'eau pour venir accoster.
Me voilà arrivée sur la rive opposée. Il y a vraiment deux mondes entre les deux rives. J'ai l'impression que je remonte le temps pour me retrouver au moyen âge… Je demande mon chemin pour me rendre au village des potiers. Il n'y a que 2km5.
Rive opposée Luangprabang est de l'autre côté
On ne peut imaginer que derrière ce grand rideau de verdure se nichent des vies. Des familles qui vivent avec le minimum. J'ai appris que le salaire moyen d'un laotien à Luangprabang est environ 30 dollars par mois.
De l'autre côté de la rive la situation est pis.
Sur le chemin boueux rouge (puisqu'il a plu toute la nuit) je ne rencontre pas grand monde, un papillon bleuté vient se poser sur une larme de pluie encore bien humide,
des oiseaux s'interpellent et une espèce de sifflement dans les arbres m'indique qu'un animal non identifié se cache dans les arbres : je ne sais toujours pas le nom de cette espèce…
Mon corps dégouline, j'ai vraiment très chaud. Quelques maisons de bambou apparaissent, des enfants aux pieds nus et joyeux sortent sur le chemin.
Je me dirige vers l'usine de briques où la plupart des travailleurs sont des enfants.
Briques Tuiles
On fabrique aussi des jarres. J'ai d'ailleurs visité plusieurs ateliers de poterie. On vous propose de venir vous essayer au tour.



Ici tout marche manuellement. Le potier se sert de ses mains et d'un pied pour tourner… et quand il a besoin de lisser la surface ou de découper la terre c'est son épouse qui tourne la roue horizontale à un rythme régulier.
C'est impressionnant et très beau dans la gestuelle. Son corps et ce morceau de terre (qu'il transforme) donne l'impression d'un accouplement…



Je continue à fouiller dans le village et là je rencontre un vieux monsieur qui parle quelques mots de français, et vous ne savez pas quoi ? il m'a sorti un livre de mai 68…

Une revue sur mai 68 sur cette photo on y voit Georges Pompidou
Quelle sympathique rencontre.
J'ai été surprise de constater que, comme autrefois, les personnes utilisaient leur savoir faire et ils en savent beaucoup …. Dans ce monde un peu moyenâgeux le portable est entre les mains de tout être humain et les satellites ornent les jardins.
Voilà après toute cette richesse dans les yeux et des souvenirs plein la tête, je dois me refaire deux km cinq pour regagner l'embarcation qui me ramène sur l'autre monde…
J'ai fait une balade sur le fleuve de 1h30 pour rencontrer les pêcheurs. Encore, certains et certaines pêchent à l'épervier d'autres utilisent des filets à deux en se déplaçant le corps immergé. Pour traîner le filet. Les orpailleuses très prisées des touristes n'étaient pas au rendez-vous.


Sohk Dee Der
Bambou
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